6e : Musique Narrative (L'apprenti Sorcier Paul Dukas)
Cette séquence a été imaginée autour du conte en collaboration avec les disciplines des Lettres et des Arts plastiques. Cependant, tant que nous n’aurons pas d’heures de concertation dans nos emplois du temps pour ce faire, je pense que je peux me brosser, Martine, si je puis me permettre, ooops.
La question d'étude est : comment le répertoire artistique aborde-t-il la notion de fantastique, de magie, les personnages de légende à travers les arts du visuel, et ceux du spectacle vivant?
Elle concerne la musique narrative et en partie le figuralisme à travers deux époques différentes. Nous explorons le monde merveilleux des contes cette fois par des extraits d'oeuvres célèbrissimes : L'apprenti sorcier de Paul Dukas dont Walt Disney utilisa la musique pour la suite de dessins animés Fantasia en 1940, Bastien et Bastienne, un Singpiel de jeunesse de Mozart composé en 1768.
Je voulais aborder l'Arithmétique extrait de l'Enfant et les Sortilèges de ravel, mais vu le nombre de cours qui ont sauté tout au long de cette année, l'étude en sera très succinte, je le crains. D'autant que nous avons encore à peaufiner nos enregistrements autour d'Orphée, et qu'ils me harcèlent pour finir leur travail, ce qui est bien normal. Par contre je maintiendrai les évaluations et je conserverai sans doute ces documents pour l'an prochain.
Après renseignement auprès des élèves, certains n’ont encore vu aucun conte, d’autres ont étudié les contes des frères Grimm et d’autres encore ceux d’Andersen. Bon, c'est déjà çà.
Nous aborderons essentiellement les domaines de la forme (thèmes, motifs, parties, phénomène de répétition, structure), et le temps et le rythme, (accentuation, temps forts ou faibles, distinction entre mesures binaires et ternaires et variations de tempo).
Nous avons tout d'abord visionné l'extrait du dessin animé Fantasia de Walt Disney. Nous avons découpé l'histoire en 3 grandes parties, celle-ci étant largement inspirée de celle d'un écrivain grec antique, Lucien de Samosate, qui s'intitulait L'incrédule ou l'ami du mensonge, (à lire à partir du paragraphe n°34) mais qui est aussi un poème de Goethe, Der Zauberlehrling, datant de 1797, dont voici le texte : apprenti_sorcier_Goethe
Les élèves avaient sous les yeux un tableau avec des photos du dessin animé représentant les différents passages, sur lequel ils devaient indiquer la nuance employée, le tempo et les instruments qui jouaient les thèmes.
La seconde fois nous avons écouté l'oeuvre par extraits pour affiner et identifier les thèmes et leurs transformations , celui du balai et celui de l'apprenti sorcier que nous avons fredonnés. Nous avons également repéré le rôle des différents pupitres, les violons, chargés de figurer les éléments naturels (l'eau), les cuivres et leurs "ouh la la!!" récurrents et les percussions métalliques (éclaboussures, étoiles). Enfin nous avons observé la montée dramatique, la façon dont les thèmes se mélangent et se superposent jusqu'à la cacophonie. Tout cela avec des changements de tempo selon les péripéties de l'histoire.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas écouté l'oeuvre avec autant d'attention et j'ai moi-même été impressionnée par l'avant-dernière scène, musicalement parlant s'entend. En tout cas les élèves ont beaucoup apprécié cette activité.
Nous avons ensuite abordé un extrait du Singspiel (opéra en un acte et 7 tableaux) "Bastien et Bastienne" (1768) de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) intitulé "Diggi Daggi"; Oeuvre commandée au jeune Mozart (il a alors une douzaine d'années) par un célèbre magnétiseur viennois, le docteur Anton Mesmer, l'oeuvre est une parodie du Devin du village composée par Jean-Jacques Rousseau en 1752.
Dans cette oeuvre on va retrouver la sorcellerie en la personne de Colas le magicien. La pièce nous raconte les disputes et réconciliations de deux amoureux juvéniles et jaloux : un berger et une bergère, que Colas manipule allègrement en prononçant des incantations pour les rapprocher l'un de l'autre. L'extrait que nous avons écouté montre un Colas faisant son numéro de magicien avec beaucoup d'emphase, baragouinant des formules incantatoires ressemblant au latin et à l'italien.
Le texte est très court : Diggi Daggi - Schurry Murry - Horum Harum - Lirum Larum - Raudi Maudi - Giri Gari posito - Besti basti saron froh - Fatto Matto quidproquo - (cette dernière phrase est répétée deux fois).
La première partie est séparée en deux fragments mélodico-rythmiques : le premier est constitué d'un rythme (deux noires suivies d'une demie-pause sur la même note) qui se répète en changeant de hauteur. Le second est une succession de noires martelées sur la même note , qui se terminent par une courte pause. Le caractère est à la fois solennel et un peu ridicule. La deuxième partie reprend intégralement le texte sur une mélodie en croches (impression de rapidité causée par la diminution rythmique) constituée de broderies suivies d'une octave ascendante puis descendante puis l'on revient à une mélodie qui rappelle celle de la fin de la première partie.
C'est une Aria de forme ABA'. L'orchestre est constitué de cordes jouant des gammes ascendantes qui dynamisent l'ensemble et assurent un lien entre les différents fragments. Le tempo est assez allant, la nuance plutôt forte avec de légères diminutions, dans le mode mineur.
Nous avons vu deux mises en scène différentes : l'une est jouée sur une scène d'opéra (direction : Laurence Equilbey, orchestre de l'opéra de Rouen, interprètes : Elizabeth Calleo, Mochael Slattery, Martin Winkler), l'autre est un extrait du film de Michel Andrieu réalisé en 1979 interprété par des enfants.
Nous avons chanté cette 10ème Aria en soignant particulièrement le passage rapide, et la justesse des octaves. Je crois qu'ils aiment bien :)
Rhaaâ j'ai oublié de scanner la fiche prof de la comparaison, pfff....ça sent la fin de l'année.
La fiche synthèse de la séquence :
et la fiche auto-évaluation.